HIVER 2018

Mise à jour sur l’ICOAN-Canada

Le Conseil de l’ICOAN-Canada a organisé une téléconférence en octobre. À cette occasion, un sous­comité des communications a été mis sur pied en vue de restructurer et de mettre à jour le site Web de l’ICOAN-Canada. Nous espérons que notre nouveau site Web sera lancé ce printemps ou cet été.

Des priorités précisées pour l’ICOAN-Canada, voilà ce qui est apparu comme la principale mesure de suivi à prendre. Depuis, avec l’aide du Groupe de travail sur les priorités et du Conseil exécutif, nous avons préparé un cadre stratégique et nous (le Conseil de l’ICOAN-Canada) travaillerons à préciser les priorités proposées en nous fondant sur les incidences potentielles et la faisabilité de chaque point. Ces priorités améliorées à l’échelle nationale/continentale orienteront et éclaireront notre plan de travail. Au cours de la prochaine téléconférence de l’ICOAN-Canada, les résultats de l’exercice Des priorités précisées pour l’ICOAN-Canada seront présentés. Demeurez à l’affût pour connaître les développements les plus récents à ce sujet.

Veuillez noter que Marie-France Noël nous est revenue à titre de coordonnatrice de l’ICOAN-Canada, à la mi-octobre, et que Veronica Aponte continuera de participer aux activités de l’ICOAN-Canada. Bon retour parmi nous Marie-France !

Des nouvelles de nos partenaires

Canada Warbler, photo courtesy of Kevin Methuen

Lignes directrices pour la gestion de l’habitat de la Paruline du Canada dans la forêt septentrionale de l’Atlantique au Canada : Afin d’assurer la réussite de la gestion de la Paruline du Canada, il est important de cerner tant les besoins de l’espèce en matière d’habitat que les mesures de gestion efficaces. Grâce à un partenariat entre les High Branch Conservation Services et Environnement et Changement climatique Canada, appuyé par Nature Canada, le Projet de modélisation de l’avifaune boréale et l’Initiative internationale de conservation de la Paruline du Canada, des lignes directrices sur la gestion de cette espèce dans la forêt septentrionale de l’Atlantique ont été élaborées et récemment publiées. Ces lignes directrices visent à aider les gestionnaires forestiers à aménager la forêt de façon à réduire les répercussions sur l’habitat de la Paruline du Canada et à maintenir la disponibilité de l’habitat à l’avenir. Les lignes directrices complètes (et le guide d’accompagnement sur le terrain) peuvent être obtenues en français et en anglais à l’adresse suivante : http://www.borealbirds.ca/index.php/species-at-risk.

Gardez l’œil ouvert pour la publication d’un document d’accompagnement en 2018, dans lequel des techniques de modélisation spatiale sont utilisées pour établir les zones de la forêt septentrionale de l’Atlantique du Canada qui présentent le potentiel le plus élevé pour la gestion et la conservation de la Paruline du Canada.

Partenaires d’envol : Avec l’aide de l’organisation Bird Conservancy of the Rockies, Partenaires d’envol (PE) a mis à jour sa base de données d’évaluation concernant la conservation des oiseaux (seulement disponible en anglais), qui présente les cotes d’évaluation d’espèces à l’échelle mondiale et continentale pour 2017. La BDECO comprend des données d’évaluation sur tous les oiseaux de l’Amérique du Nord, du Canada à l’Amérique centrale. Cette base de données impressionnante évalue les espèces aviaires à l’échelle mondiale et continentale et peut servir d’outil utile pour la planification de la conservation et la prise de décisions. Nous vous invitons à consulter la BDECO pour obtenir les plus récentes données d’évaluation sur les espèces d’oiseaux qui présentent un intérêt pour vous ou votre organisation. Les cotes à l’échelle des régions de conservation des oiseaux (RCO) font actuellement l’objet d’un examen et seront disponibles en 2018.

Conseil nord-américain de conservation des terres humides (CNACTH) : Le CNACTH (Canada) a nommé Pat Kehoe à titre de membre du Conseil de l’ICOAN-Canada pour l’année à venir. Il est l’actuel coprésident du CNACTH. Pat siège déjà au Conseil de l’ICOAN-Canada en tant que représentant de Canards Illimités. Toutefois, ce nouveau membre du CNACTH représentera les intérêts du partenariat national existant sur les terres humides et aidera à rationaliser les priorités des deux conseils. La coordonnatrice de l’ICOAN-Canada, Marie-France Noël, a aussi été nommée à titre de membre d’office du CNACTH. Accueillons le partenariat renforcé entre le CNACTH et l’ICOAN-Canada !

Plans conjoints des habitats et ICOAN-Canada : Les coordonnateurs de l’ICOAN-Canada et du Plan conjoint des habitats se sont rencontrés en personne au mois d’août. Cette réunion a donné l’occasion de rechercher des idées sur les modes de collaboration et des façons de comprendre comment l’ICOAN-Canada et les Plans conjoints des habitats peuvent mieux s’entraider pour atteindre leurs objectifs communs. Les coordonnateurs du Plan conjoint intermontagnard canadien (PCIC) et de l’ICOAN-Canada ont décidé de travailler conjointement à un projet pilote : au moyen la base de données sur les aires de conservation de la Colombie-Britannique (BC Conservation Areas Database), ils examineront comment les projets réalisés en Colombie-Britannique aux termes du North American Wetlands Conservation Act peuvent aussi contribuer à la conservation des espèces autres que la sauvagine et des espèces en péril. Ce projet s’harmonise parfaitement avec le rôle de l’ICOAN-Canada en matière de suivi de la conservation des oiseaux. Merci aux représentants du PCIC d’entreprendre ce travail avec nous!

Célébrer 100 ans de conservation des oiseaux au Canada : Environnement et Changement climatique Canada vient de publier un tout nouvel album le 20 décembre 2017. Cet album clôt les célébrations soulignant un siècle de conservation des oiseaux au Canada, et ce, dans les règles de l’art. Il rend hommage aux oiseaux et à toutes les personnes, qui, tout comme vous, les aiment suffisamment pour consacrer du temps libre, ou même leur carrière, à la conservation des oiseaux. L’album présente des histoires sur les oiseaux et des photos de 100 personnes : des employés d’Environnement et Changement climatique Canada, des partenaires de la conservation, des ornithologues et des membres du public. Quelques exemplaires ont été imprimés pour les personnes ayant contribué à sa préparation et pour les partenaires comme des membres de l’ICOAN-Canada. Vous pouvez consulter la version électronique de l’album à gc.ca/bird-conservation.

Anecdotes de travail sur le terrain

Rédigé par Alaine Camfield, Ph. D., biologiste de la conservation des oiseaux terrestres, Service canadien de la faune.

Cet automne a eu lieu la sixième conférence internationale de Partenaires d’envol (PE) à San José, au Costa Rica, en même temps que le congrès de la Société mésoaméricaine de biologie et de conservation. Ces réunions conjointes facilitent l’échange de nouvelles connaissances scientifiques et de travaux sur la conservation et fournissent d’excellentes occasions de réseautage pour resserrer les partenariats existants et poser les fondements de nouveaux partenariats. Un véritable atout de la sixième conférence de PE est le temps prévu durant le symposium et les ateliers pour discuter et échanger des idées. Au cours de ces discussions, un certain nombre de thèmes omniprésents et étroitement liés ont émergé continuellement, notamment la nécessité d’établir des aires prioritaires où les occasions de conservation chevauchent des zones importantes pour la diversité des oiseaux, le besoin d’intégrer le travail de PE aux initiatives qui vont au-delà des oiseaux, et la nécessité de créer et d’appuyer de nouveaux marchés pour l’agriculture durable et le marché du carbone.

Les progrès ont été nombreux et stimulants en ce qui concerne notre capacité de faire le suivi d’espèces durant leur migration et dans leurs aires d’hivernage. Cette capacité renforcée, combinée aux relevés et aux activités de surveillance réguliers, nous aide à recueillir de l’information sur les emplacements où les oiseaux vont lorsqu’ils quittent leurs sites de nidification. Les projets de science citoyenne comme eBird contribuent également de façon exceptionnelle à notre compréhension des lieux et des périodes où les oiseaux sont présents. Des initiatives comme le Neotropical Flyways Project (projet des voies migratoires des oiseaux migrateurs néotropicaux, seulement disponible en anglais et espagnol) sont mises en œuvre dans l’ensemble de plusieurs pays pour déterminer les voies migratoires, les principales haltes migratoires et la qualité relative de l’habitat aux aires de repos. Le regroupement de nos nouvelles connaissances scientifiques sur les zones importantes pour les oiseaux avec les données sur les zones où nous avons conclu ou sommes en voie de conclure des partenariats de conservation nous permettra de déterminer les zones où nous devons concentrer nos précieuses ressources pour optimiser la conservation des oiseaux. L’organisation American Bird Conservancy se fait la championne de cette approche qui vise à cerner les zones d’habitat prioritaires, qu’elle a nommées BirdScapes (seulement disponible en anglais). Elle met actuellement en œuvre des projets dans un certain nombre de ces zones d’habitat prioritaires qui constituent des aires importantes pour les oiseaux tout au long de leur cycle annuel.

Un autre message récurrent livré par les participants à la Conférence était la nécessité d’unir nos efforts en vue de maximiser les retombées de nos activités. De l’intégration de nos nombreuses initiatives de conservation visant des espèces individuelles d’oiseaux terrestres, en passant par la création de programmes de surveillance multinationaux pour les oiseaux aquatiques en Amérique centrale et en Amérique du Sud, jusqu’à la prise en compte des besoins des oiseaux dans des initiatives plus vastes, comme les objectifs d’Aichi pour la diversité de la Convention sur la diversité biologique ou l’Initiative 20 X 20 du World Resources Institute (seulement disponible en anglais), qui visent à remettre en état 20 millions d’hectares de terres dégradées en Amérique latine et dans les Caraïbes d’ici 2020, le symposium de la sixième Conférence de PE a démontré que nous devons adopter une vision plus globale. Les oiseaux sont d’excellents outils pouvant servir à évaluer les incidences et la réussite de nos mesures de conservation et à déterminer ce que nous pouvons faire de plus pour intégrer ces mesures à des initiatives qui dépassent la conservation des espèces aviaires.

Canadian Wildlife Service (CWS) employees that attended the PIF VI celebrated CWS’ 70th Anniversary together in Costa Rica. From left to right: Bruno Drolet, Rich Russell, Alaine Camfield, Sam Hache, Connie Downes and Becky Whittam.

Finalement, pour bon nombre d’entre nous, les présentations les plus inspirantes et les plus motivantes ont été données par des personnes qui se consacrent à l’étude, à la mise en œuvre et à l’amélioration des initiatives pour favoriser l’agriculture durable sur le terrain. L’élément central était le café cultivé à l’ombre, mais des occasions existent aussi pour d’autres cultures, par exemple le cacao, le poivre noir, le poivre de la Jamaïque et le curcuma. Des travaux innovateurs ont aussi été présentés pour démontrer le potentiel de tirer parti des marchés du carbone, non seulement pour améliorer la rétention de parcelles de forêt aux environs des exploitations agricoles, mais aussi pour fournir aux exploitants agricoles un revenu tampon pour les protéger contre les fluctuations des prix des produits de base. C’est grâce à ceux qui travaillent directement sur le terrain que les mesures de conservation sont fructueuses. De plus, le dévouement et la passion pour la conservation manifestée par tant de scientifiques et de défenseurs de l’environnement face à des problèmes très complexes étaient remarquables.

Il est juste de dire qu’après la conférence, nous sommes repartis enrichis d’une meilleure compréhension des défis que nous devons relever, mais aussi enthousiasmés par les occasions présentées et animés d’une énergie véritable que nous pouvons et nous devons canaliser pour aller de l’avant. Il est évident que si nous voulons maintenir les populations d’oiseaux migrateurs néotropicaux au Canada, nous devons étendre l’application de nos mesures à l’extérieur des aires de reproduction, et nous devons travailler avec un certain sentiment d’urgence. Le moment le plus émouvant s’est présenté à la fin de l’un des ateliers de clôture, au cours de la dernière journée. À cette occasion, les participants ont pu communiquer leurs réflexions finales. Le microphone a été transmis au traducteur qui avait écouté nos discussions et en avait fait l’interprétation tout au long de la conférence. Il n’était pas biologiste, mais il a visé juste, en disant : « Vous savez quoi faire, vous n’avez qu’à le faire. »

Alors, agissons !

Le programme complet de la conférence se trouve à l’adresse http://pifconference.com/program/conference-program/ (seulement disponible en anglais et espagnol).