PRINTEMPS 2017

Journée internationale des oiseaux migrateurs 2017

Cette année, le thème de la Journée internationale des oiseaux migrateurs (JIOM) est « Les haltes pour oiseaux migrateurs : des lieux bénéfiques durant leur périple ». Ce thème fait ressortir l’importance capitale des haltes migratoires pour la survie des oiseaux durant leur longue migration parfois périlleuse, entre leurs aires de reproduction et leurs aires d’hivernage. L’importance des haltes migratoires a souvent été négligée, en partie à cause de la variabilité de leur utilisation et du peu de temps que les oiseaux y séjournent. Toutefois, ces escales leur permettent de faire le plein d’énergie avant la prochaine étape de leur parcours. La qualité de l’habitat des haltes migratoires peut avoir des incidences sur la survie des oiseaux, sur le temps entre chaque période de vol et d’approvisionnement et, par conséquent, sur la durée de leur migration. De plus, plusieurs études ont révélé que les oiseaux peuvent démontrer une fidélité aux sites de halte migratoire. La destruction ou la perturbation de leur habitat sont donc d’autant plus graves.

Contribuez à accroître la sensibilisation à l’importance des sites de halte migratoire pour les oiseaux en vous joignant à une célébration près de chez vous! La JIOM a lieu le deuxième samedi de mai au Canada et aux États-Unis (le 13 mai 2017), puis plus tard en octobre, au Mexique, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, et dans les Caraïbes. Bien sûr, si ces dates ne vous conviennent pas, célébrez cette journée lorsque vous le pourrez – n’importe quel jour peut être la Journée des oiseaux!

Mise à jour sur l’ICOAN-Canada

Le Conseil de l’ICOAN‑Canada organise une téléconférence qui aura lieu à la fin de mai 2017 pour discuter des nouveaux rôles et fonctions qui ont surgis à la suite des consultations tenues en hiver. Au moyen d’une orientation nouvelle et claire, l’ICOAN‑Canada cherche à faire progresser plus efficacement le mandat de la conservation des oiseaux grâce à ses partenaires. Cette téléconférence servira à préparer le chemin avant la réunion du Conseil, qui aura lieu en personne à l’automne 2017.

Vision de la conservation des oiseaux pour le prochain siècle

L’ICOAN‑Canada, avec ses homologues des États-Unis et du Mexique, soutient actuellement les efforts pour incorporer les commentaires reçus sur la version originale de la vision trinationale de la conservation des oiseaux, qui a été élaborée par l’entremise de la collaboration des organismes chargés de la gestion des espèces sauvages au Canada, aux États-Unis et au Mexique et publiée en décembre 2017. La révision de la nouvelle ébauche de la vision et une stratégie pour sa mise en œuvre feront partie des thèmes qui seront discutés lors de la table-ronde sur les oiseaux migrateurs au cours de la réunion du Comité trilatéral sur la conservation et la gestion des espèces sauvages et des écosystèmes (seulement disponible en anglais), qui aura lieu à Ensanada, au Mexique, durant la semaine du 15 au 19 mai 2017.

Nouvelles de nos partenaires

Un nouveau rapport du Plan conjoint intramontagnard canadien (seulement disponible en anglais), le plan conjoint de l’habitat situé dans la région intérieure de la Colombie-Britannique et dans les montagnes Rocheuses de l’Alberta, sera bientôt publié et affiché en ligne. Soyez à l’affut des mises à jour sur leur site Web!

Le nouveau site Web Partenaires d’envol (seulement disponible en anglais) est maintenant lancé! Le site a été actualisé et comprend des renseignements plus détaillés sur le programme des Partenaires d’envol. La 6e réunion internationale de Partenaires d’envol va avoir lieu en même temps que celle de la Mesoamerican Society of Biology and Conservation, du 30 octobre au 3 novembre 2017, à San José au Costa Rica. Cette année, le thème est « la conservation de la biodiversité entre les mains des femmes méso-américaines ». La réunion sera une occasion de faire la promotion de la conservation des oiseaux tout au long de leur cycle de vie et de renforcer les partenariats avec les étudiants et les professionnels de la région. De plus, Partenaires d’envol espère alimenter les discussions sur les avantages socioéconomiques de la conservation des oiseaux et de la biodiversité. Pour obtenir de l’information sur l’hôtel, la liste complète des thèmes et des renseignements sur la soumission de propositions, visitez ce forum (seulement disponible en anglais). La date butoir pour soumettre votre proposition pour le symposium sur les oiseaux, les ateliers, les cours, les tribunes et les conférences spéciales est le 19 mai 2017.

Sur le terrain

Protéger l’une des dernières forêts intactes sur la Terre, rédigé par Veronica Aponte, coordonnatrice par interim de l’ICOAN-Canada

La forêt boréale est un habitat d’importance mondiale : elle abrite des populations de mammifères, d’oiseaux et de poissons; elle constitue un puits de carbone mondial important et renferme la majorité des eaux douces de surface de la planète. Et pourtant, cet habitat riche et essentiel est menacé par de nombreuses perturbations causées par l’industrie. La forêt boréale canadienne, « pouponnière d’oiseaux de l’Amérique du Nord », renferme aussi les sables bitumineux. Toutefois, des partenariats peuvent s’établir entre ces mondes qui, à première vue, semblent incompatibles. Une telle association s’est créée entre Suncor Energy et l’Alberta Conservation Association (Association de conservation de l’Alberta, seulement disponible en anglais) lorsqu’en 2003 ces deux organismes ont créé la Boreal Habitat Conservation Initiative (Initiative de conservation de l’habitat boréal, seulement disponible en anglais) pour préserver les aires écologiquement importantes de la forêt boréale en Alberta. Une relation comme celle-là prend naissance lorsque l’industrie et les organisations non gouvernementales à vocation environnementale réussissent à mettre de côté leurs désaccords pour trouver un terrain d’entente et des avantages mutuels à travailler ensemble. L’Initiative de conservation de l’habitat boréal a d’abord été créée parce que Suncor était à la recherche d’occasions de compenser son empreinte écologique et parce que l’Association de conservation de l’Alberta avait besoin de fonds pour faire avancer sa mission de conservation. Depuis ce temps, près de 6,15 millions de dollars ont été investis pour protéger 8 800 acres, et 39 sites1 de conservation ont été établis. L’Initiative de conservation de l’habitat boréal continue d’acquérir des parcelles de terre et de gérer l’habitat dans la forêt boréale de l’Alberta.

Photo credit: ACA, Garret Mcken

En octobre dernier, l’Initiative de conservation de l’habitat boréal a acquis des terrains à l’intérieur du secteur d’intervention Deadwood (l’une des six zones d’importance écologique de la région boréale de l’Alberta identifiées par le partenariat) grâce en partie aux contributions supplémentaires du Programme d’intendance de l’habitat − Volet sur la prévention et de la collaboration d’Alberta Fish and Game Association. Les fonds ont été réunis du gouvernement fédéral, d’organisations non gouvernementales à vocation environnementale et de Suncor pour acquérir 320 acres d’habitat indigène de forêts mixtes sèches et de milieux humides. Cet habitat se trouve à l’intérieur de la région de conservation des oiseaux des plaines de la taïga boréale (RCO 6) et favorise les populations de cinq espèces d’oiseaux prioritaires (Butor d’Amérique, Guifette noire, Busard Saint‑Martin, Bruant à gorge blanche et Bécassine de Wilson). Ces terres ont été sélectionnées en raison de leur valeur écologique élevée, de leur connectivité avec les aires protégées environnantes et du potentiel de gestion à long terme en tant que site de conservation. L’Association de conservation de l’Alberta a récemment obtenu un soutien financier de l’Alberta Land Trust Grant Program (seulement disponible en anglais) pour la gestion à long terme du site. Celui‑ci sera géré à perpétuité selon un plan de gestion qui établit les buts et les objectifs à court et à long terme pour les espèces ciblées, tout en fournissant des occasions d’activités récréatives, avec ou sans récolte, à la population de l’Alberta.

Les importants travaux de conservation comme ceux de cette initiative nous incitent à nous demander : Quelle quantité d’habitat suffit à assurer le maintien des fonctions écologiques de la forêt boréale et le soutien efficace de la biodiversité? Où devraient être situées ces aires? Dans la Vision pour la conservation de la forêt boréale du Canada, le Conseil principal de la forêt boréale affirme qu’il faut protéger un minimum de 50 % de la forêt boréale et mettre en place un réseau d’habitats afin de donner à cet écosystème et aux espèces sauvages qu’il soutient la chance de survivre et de surmonter les nombreuses menaces auxquelles ils font face, surtout avec l’accroissement de l’intérêt à l’égard de l’exploitation des ressources dans cette région. La planification stratégique de la conservation est un outil important pouvant être utilisé pour identifier les régions prioritaires de conservation dans la forêt boréale et établir les mesures de conservation les plus bénéfiques pour soutenir la biodiversité. Le travail réalisé en collaboration avec le Projet de modélisation de l’avifaune boréale et le Service canadien de la faune vise justement cet objectif pour un ensemble de 60 oiseaux terrestres. À l’aide de modèles prévisionnels de la densité et du programme Zonation, des zones prioritaires de conservation peuvent être établies tout en considérant des variables comme les perturbations anthropiques, les changements climatiques et les tendances des populations.

La forêt boréale s’étend sur environ 1 400 millions d’acres (environ 60 % du total de la superficie terrestre du Canada), et certaines sources estiment qu’au moins 180 millions d’acres (plus de 10 %) ont déjà été perturbés par des activités industrielles (voir la carte de l’empreinte anthropique au Canada ci‑dessous)3. Cela signifie que la vaste majorité demeure intacte, ce qui nous fournit l’occasion unique de jouer un rôle proactif dans la gestion de la forêt qui reste non-perturbée. Dans certaines régions, des groupes autochtones ont manifesté leur leadership en matière de planification de l’utilisation et de l’intendance exhaustives des terres, reconnaissant la nécessité de bâtir un avenir sain pour leurs terres tout en favorisant la viabilité des occasions économiques pour l’avenir4. Toutefois, on estime qu’environ 30 % des terres ont déjà été mises de côté pour une forme de développement actuel ou futur, et en date de 2015, seulement 10 % de la forêt boréale était officiellement mise de côté dans des aires protégées fédérales, provinciales et territoriales5.

Les travaux réalisés en partenariat comme l’Initiative de conservation de l’habitat boréal, l’Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord et plusieurs autres jouent un rôle important dans l’établissement d’aires protégées. Nous devons continuer de trouver un terrain d’entente et des objectifs partagés pour pouvoir atteindre un minimum de 50 % de protection dans la forêt boréale, l’une des dernières grandes forêts du monde.

1 Pour une liste des sites de conservation de l’Association de conservation de l’Alberta auxquels Suncor a contribué, visitez le site Web : http://www.albertadiscoverguide.com/, et cherchez « Suncor ».

2 http://www.ab-conservation.com/our-partners/corporate-partners-in-conservation/suncor-energy-foundation/ (site consulté le 13 avril 2017, seulement disponible en anlgais)

3 Initiative des oiseaux chanteurs boréaux : http://www.borealbirds.org/threats-canadian-boreal-forest (site consulté le 19 avril 2017, seulement disponible en anglais)

Wells, J., D. Childs, F. Reid, K. Smith, M. Darveau et V. Courtois. 2014. Boreal Birds Need Half: Maintaining North America’s Bird Nursery and Why it Matters. Boreal Songbird Initiative, Seattle, Washington, Ducks Unlimited Inc., Memphis, Tennessee, and Ducks Unlimited Canada, Stonewall, Manitoba.

5 Environnement et Changement climatique Canada