HIVER 2019

ICOAN-Canada — Mise à jour

Bonne année à tous nos partenaires de la conservation des oiseaux!

Quelques-uns de nos comités de l’ICOAN-Canada (Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord) sont maintenant actifs! Le Comité international, le Comité des communications et le Comité d’influence sur les politiques ont tenu leur première téléconférence en novembre et en décembre. Les comités de coordination et du suivi de la conservation des oiseaux tiendront leur première téléconférence au début de l’année. Je souhaiterais remercier les membres du Conseil qui ont accepté de coprésider ces comités.

  • Le Comité sur l’état des populations d’oiseaux du Canada réalise des progrès vers la production d’un rapport en 2019.

souhaiterais remercier les membres du Conseil qui ont accepté de coprésider ces comités.

  • Le Comité sur l’état des populations d’oiseaux du Canada réalise des progrès vers la production d’un rapport en 2019.
  • Le Comité des communications comprend des représentants de chaque secteur de l’ICOAN-Canada (gouvernements fédéral et provinciaux, organisations non gouvernementales, industrie) qui présenteront des exemples d’activités de conservation, de projets pilotes et de pratiques exemplaires de gestion dans le cadre de nos bulletins d’information trimestriels.
  • Le Comité international évalue les différents programmes internationaux de conservation.
  • Le Comité d’influence sur les politiques a pour but de travailler sur les politiques afin de prévenir la propagation d’espèces exotiques nuisibles aux oiseaux.

Pour en apprendre davantage sur nos comités ou si vous souhaitez vous joindre à nous, consulter la page Web de nos comités ou communiquez avec nous par courriel!

Nous aimerions souhaiter bonne chance à Marie-France Noel, qui a occupé le poste de coordonnatrice de l’ICOAN-Canada et qui se joindra au Secrétariat du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) à titre de chargée de projets scientifiques. Si vous souhaitez communiquer avec le Secrétariat de l’ICOAN-Canada, veuillez écrire à notre adresse courriel générique, qui continuera d’être administrée jusqu’à l’arrivée d’un nouveau coordonnateur (ec.icoancanada-nabcicanada.ec@canada.ca).

Des nouvelles de nos partenaires

 

  • Partenaires d’envol/Études d’Oiseaux Canada : en comparaison aux plantations de café cultivé au soleil, les plantations de café cultivé à l’ombre qui préservent une partie du couvert forestier fournissent un habitat de meilleure qualité aux migrateurs néotropicaux comme la Paruline du Canada, la Paruline azurée et la Paruline flamboyante. Tanya Luszcz, coordonnatrice de Partenaires d’envol, a rédigé un article, publié sur le blogue d’Études d’Oiseaux Canada, pour sensibiliser les ornithologues à l’importance d’acheter du café certifié Bird Friendly. Cette certification garantit des normes de culture rigoureuses qui sont avantageuses pour les habitats d’hivernage. Cliquez ici pour lire l’article!

 

  • Célébrons les 30 ans de succès du PCHE! Le Canada abrite 25 % des milieux humides de la planète, et 40 % de ces milieux sont protégés par le Plan conjoint des habitats de l’Est (PCHE, qui comprend les provinces de l’Ontario, du Québec, de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador) du Plan nord‑américain de gestion de la sauvagine (PNAGS). Depuis que le PCHE a commencé à conserver l’habitat de la sauvagine migratrice, en 1989, plus de 500 M$ CA ont été investis dans le but de protéger environ 838 000 hectares et d’orienter les décisions concernant 31 autres millions d’hectares de milieux humides et de zones environnantes connexes. Ces efforts de conservation ont profité à la sauvagine, à bon nombre d’oiseaux migrateurs et à d’autres espèces sauvages. Le PCHE se concentre encore sur la sauvagine, mais il vise maintenant aussi la conservation de tous les oiseaux migrateurs. Pour plus d’information, consultez http://www.ehjv.ca/fr/.

 

Anecdotes de terrain

Unir nos forces à celles de forestiers pour protéger la Grive de Bicknell au Nouveau-Brunswick

Auteur : Amy-Lee Kouwenberg (Ph. D.)

Biologiste chargée de projets sur les oiseaux, Études d’Oiseaux Canada

akouwenberg@birdscanada.org

Résumé

La Grive de Bicknell n’a pas un plumage flamboyant, mais elle est tenace. Au cours d’un cycle annuel, ce petit oiseau chanteur brun est confronté à la déforestation de son habitat d’hivernage dans les Caraïbes, aux ouragans pendant sa migration et aux activités industrielles sur ses lieux de reproduction, soit les quelques petites parcelles de forêts de haute altitude au Nouveau-Brunswick. Au cours des dernières années, les biologistes d’Études d’Oiseaux Canada et d’entreprises forestières du Nouveau-Brunswick ont collaboré à réduire les obstacles auxquels cette espèce en péril (menacée) fait face dans les forêts de haute altitude au Nouveau-Brunswick, qui constituent une partie de son aire de reproduction restreinte et fragmentée.

Article

Aux plus hautes altitudes du paysage néo-brunswickois, dispersé dans une vaste mosaïque de peuplements de forêts industrielles, se trouve un oiseau chanteur que peu de gens ont entendu et qu’encore moins de gens ont vu. Cette grive quelconque, dont le chant distinct ressemble aux sons « tchook-tchook » et « wi-o, wi-o, wi-o-ti-t-ter-I », est la Grive de Bicknell. Cette espèce, spécialiste de l’habitat, possède l’une des aires de reproduction les plus restreintes et fragmentées de tous les oiseaux chanteurs nord‑américains. Environ 40 % de la population mondiale de Grives de Bicknell se reproduit dans des forêts de conifères denses de haute altitude dans l’Est canadien. Études d’Oiseaux Canada, qui fait partie du Groupe international pour la conservation de la Grive de Bicknell, participe à un effort international visant à étudier et à conserver la Grive de Bicknell dans toute son aire de répartition. Depuis 2002, nous avons surveillé cet oiseau discret au Nouveau-Brunswick et nous avons noté un déclin annuel de la population de 20 % entre 2002 et 2011. Le déclin de cette population se reflète dans les données de l’Atlas des oiseaux nicheurs des Maritimes, qui indique que la répartition de la Grive de Bicknell, au Nouveau-Brunswick, a diminué de 40 % au cours des 20 dernières années. Pour faire suite aux déclins de la population, on a inscrit la Grive de Bicknell à titre d’espèce en péril (menacée) au Canada en 2012.

À gauche, une Grive de Bicknell et, à droite, une Grive à dos olive (aux fins de comparaison). Ces deux oiseaux ont été bagués dans le nord du Nouveau-Brunswick en 2018. (Photo : Chris Ward)

Au Nouveau-Brunswick, les peuplements forestiers où nichent les Grives de Bicknell se trouvent presque entièrement sur des sites d’opérations forestières industrielles. Par conséquent, un des facteurs essentiels au rétablissement de l’espèce est l’utilisation de pratiques forestières qui ne détruisent pas l’habitat, surtout pendant la saison de reproduction. Plus particulièrement, l’éclaircie précommerciale de peuplements forestiers en régénération situés à haute altitude menace la Grive de Bicknell. Cette pratique cause la destruction immédiate des nids en activité et, à long terme, la réduction de l’habitat de nidification convenable. Au fil des ans, des biologistes d’Études d’Oiseaux Canada ont établi des relations avec des entreprises forestières dont les activités ont lieu dans l’habitat de la Grive de Bicknell, et des efforts de collaboration ont été réalisés pour atténuer les dommages causés à l’habitat de reproduction. Nous superposons des cartes de l’habitat potentiel de la Grive de Bicknell (désigné à l’aide de la modélisation d’habitat) et des cartes des activités prévues, fournies par les entreprises forestières, et, pendant plusieurs semaines en juin, nous effectuons des relevés dans les peuplements forestiers à la recherche de Grives de Bicknell. Dès que nous détectons la présence de l’espèce dans un peuplement forestier, nous communiquons les résultats des relevés aux entreprises forestières afin qu’elles ne procèdent pas à l’éclaircie précommerciale à cet endroit. La réalisation de ces relevés visant à orienter l’éclaircie précommerciale et la communication des résultats aux entreprises ont considérablement réduit la perte de Grives de Bicknell et de leur nid dans le paysage industriel au cours de la saison de reproduction, et ont augmenté la sensibilisation aux enjeux de conservation chez nos partenaires industriels.

Aire de répartition de la Grive de Bicknell (source : Programme de rétablissement de la Grive de Bicknell [ébauche], Environnement et Changement climatique Canada)

La collaboration avec nos partenaires du secteur forestier a permis de réaliser d’important progrès vers l’atteinte de nos objectifs communs en matière de conservation.

  1. Les partenaires du secteur forestier ont proposé des idées de changements réalisables et à long terme qu’ils pourraient apporter à leurs activités et qui favoriseraient la protection à long terme de l’habitat de la Grive de Bicknell. En 2016, par exemple, Fornebu Lumber a renoncé à l’exploitation d’une zone de 200 hectares où l’habitat de la Grive de Bicknell est de grande qualité et où des recherches et des relevés sont en cours.
  2. En 2017, Études d’Oiseaux Canada a animé une réunion que Fornebu Lumber a organisée avec des partenaires de réglementation. Cette réunion s’est conclue par l’engagement des représentants de Fornebu à éviter l’éclaircie précommerciale de tous les peuplements forestiers qui se trouvent dans l’habitat essentiel désigné dans le Programme de rétablissement de la Grive de Bicknell [ébauche] d’Environnement et Changement climatique Canada. Cet important accord témoigne de la valeur d’un dialogue ouvert entre les organismes de conservation et les personnes qui passent la majeure partie de leur temps dans l’habitat que nous cherchons à conserver et qui en dépendent pour assurer leur subsistance.
  3. Ensemble, nous avons pu cerner les domaines de recherche qui profitent aux deux parties. Nous avons récemment entrepris un projet de collaboration dans le cadre duquel des techniciens d’Études d’Oiseaux Canada mènent des relevés visant à trouver la Grive de Bicknell dans les peuplements forestiers de Fornebu Lumber qui ont fait l’objet de différents régimes d’aménagement forestier au cours d’années précédentes (c.‑à‑d. aucune éclaircie précommerciale, éclaircie précommerciale partielle, éclaircie précommerciale complète). Ces relevés nous permettront de comprendre comment le degré d’éclaircie précommerciale dans l’habitat de la Grive de Bicknell influe sur l’utilisation continue de cet habitat, et les résultats serviront à élaborer des stratégies pratiques concernant l’éclaircie précommerciale qui maximiseront la quantité d’habitat disponible pour la Grive de Bicknell.

Nous croyons que ce partenariat nous permettra d’assurer une protection significative de l’habitat de cette espèce menacée et en déclin. Cet engagement à un dialogue ouvert et actif de la part des deux parties a permis d’assurer la protection à long terme de certaines parties de l’habitat de la Grive de Bicknell. De plus, nous continuons d’utiliser ce que nous avons appris de nos partenaires chez Fornebu Lumber pour favoriser le même esprit de collaboration concernant la protection à long terme de l’habitat avec les autres entreprises forestières qui exploitent l’habitat de la Grive de Bicknell.

 

Études d’Oiseaux Canada remercie chaleureusement les organismes suivants pour leur soutien financier : Environnement et Changement climatique Canada, Fonds en fiducie pour la faune du Nouveau‑Brunswick, la Neotropical Migratory Bird Convention Act, Parcs Canada et Fornebu Lumber Inc.