ÉTÉ 2018

ICOAN-Canada – Mise à jour

Au début de mai 2018, quelques membres du Conseil de l’ICOAN-Canada ont formé un groupe de travail temporaire afin de poursuivre le raffinement du plan de travail de l’ICOAN-Canada. L’objectif était d’établir des prévisions pour les échéanciers, de définir l’ordre des étapes à réaliser et d’établir des liens entre les mesures proposées dans le plan d’action – tout en perfectionnant ces mesures au besoin.

Le 12 juin 2018, le Conseil exécutif de l’ICOAN-Canada a tenu une téléconférence afin de poursuivre la planification du travail et d’organiser une structure de gouvernance adéquate poursuivant l’objectif de mettre en œuvre les priorités et les mesures de l’ICOAN-Canada. Lors de la prochaine téléconférence du Conseil canadien de l’ICOAN qui sera tenue à l’automne 2018, la formation de plusieurs comités sera proposée.

On a récemment demandé aux membres du Conseil de l’ICOAN-Canada de définir s’il y a des activités susceptibles de contribuer aux priorités et aux mesures du plan de travail parmi les activités qu’ils sont peut-être déjà en train de réaliser. Cet exercice aide les membres du Conseil de l’ICOAN-Canada à choisir les aspects de l’Initiative où ils peuvent apporter une participation intéressante et à établir quels sont les membres du personnel qui sont le mieux en mesure d’apporter leur contribution aux comités de l’ICOAN-Canada dans une optique de mise en œuvre du plan de travail de l’Initiative.

Pour obtenir plus d’informations sur l’ébauche du plan de travail ou pour contribuer aux priorités de l’ICOAN-Canada, veuillez communiquer directement par courriel avec le coordonnateur de l’ICOAN-Canada (ec.icoancanada-nabcicanada.ec@canada.ca).

Notre président de l’ICOAN-Canada, Bob McLean, et notre directeur provincial et territorial, Jim Duncan, ont tous deux annoncé leur retraite. Bob prend sa retraite après plus de 40 ans passés au Service canadien de la faune; il a joué un rôle déterminant dans le processus de revitalisation de l’ICOAN-Canada en 2016. Pour sa part, Jim quittera bientôt son bureau du ministère du Développement durable du Manitoba après bien des années de service à titre de directeur. Jim a fait preuve d’un leadership des plus solides, tant au Conseil de l’ICOAN-Canada qu’au Conseil exécutif. L’ICOAN-Canada tient à féliciter Bob et Jim pour leurs carrières réussies. Nous espérons bien entendre parler de vos aventures de retraités! Une chose est certaine, vous allez tous deux nous manquer!

Des nouvelles de nos partenaires

  • BirdLife : Consultez le rapport State of the World’s Birds (l’état des oiseaux dans le monde) qu’a récemment publié BirdLife! Ce plaidoyer scientifique fournit une vue d’ensemble de l’état des populations d’oiseaux sur notre planète et des pressions auxquelles les oiseaux font face. Le rapport donne en outre de nombreux exemples de conservation réussie à travers le monde et aborde l’initiative des « zones clés pour la biodiversité » (ZCB) qui pourrait soulever l’intérêt de tous ceux qui œuvrent dans le milieu de la conservation des oiseaux. Créée en 2016 par BirdLife et d’autres membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la norme ZCB intègre plusieurs critères qui permettent de repérer les sites qui contribuent de manière plus importante à la pérennité de la biodiversité. La norme se fonde sur l’approche à succès de BirdLife « Zones importantes pour la conservation des oiseaux et de la biodiversité », dont l’ICOAN faisait partie. La fin du rapport met aussi en relief les 11 mesures prioritaires qui sont nécessaires pour mettre fin à la crise de l’extinction des oiseaux, et qui chevauchent pour la plupart les huit priorités récemment définies par l’ICOAN-Canada. Enfin, ce rapport confirme l’idée que les mesures prises par les partenaires de l’ICOAN-Canada – ici comme dans le reste de l’hémisphère occidental – contribueront à résoudre de nombreux problèmes mondiaux relatifs à la conservation des oiseaux!

Partenaires d’envol : Partenaires d’envol et l’ICOAN-Canada s’unissent dans le cadre du prochain Congrès international d’ornithologie (CIO) qui se tiendra à Vancouver du 19 au 26 août 2018. Les deux initiatives de partenariat partageront une même table, ce qui leur permettra d’étendre leurs ailes et de mieux faire comprendre le travail qu’elles réalisent en Amérique du Nord et dans l’hémisphère occidental afin d’interpeller les parties intéressées qui souhaitent contribuer aux initiatives de conservation des oiseaux. Nous vous invitons à venir découvrir les outils et les plans de Partenaires d’envol ainsi que les priorités établies par l’ICOAN-Canada et les activités à venir. Si vous souhaitez assister au CIO cet été, consultez son site Web, le programme du congrès et la page d’inscription en ligne : http://www.iocongress2018.com/. Si vous participez au Congrès, passez nous dire bonjour; vous pourrez en apprendre plus sur nos partenariats!

Transports Canada :Chaque année, environ 220 000 oiseaux migrateurs entrent en collision avec des tours de communication au Canada. Transports Canada reconnaît que les oiseaux sont attirés par les feux continus rouges ou blancs incandescentes et, depuis le 1er mars 2016, le ministère autorise les feux clignotants sur les tours d’une hauteur de plus de 105 mètres. L’utilisation de cette configuration alternative peut diminuer l’attraction des oiseaux vers les tours et devrait faire baisser d’environ 70 % le nombre de collisions d’oiseaux migrateurs, sans nuire à la sécurité aérienne. En outre, en utilisant uniquement des lumières clignotantes, l’industrie des tours réduit sa consommation d’énergie, ainsi que ses coûts d’installation et d’entretien.

 

 

Anecdotes de terrain

Rédigé par Samuel Hache et Rhiannon Pankratz, biologistes spécialisés dans les oiseaux terrestres au Service canadien de la faune (SCF) – Région Nord

Aucun nuage dans le ciel et le soleil brille, mais il fait environ -30 °C en ce début de février quand nous sortons de notre véhicule sur une route d’hiver enneigée de la lointaine forêt boréale des Territoires du Nord-Ouest (T. N.-O. Fig. 1). Le sol est blanc de neige et seul le vent perturbe le silence alors que nous ajustons nos raquettes et que nous commençons notre recherche d’oiseaux migrateurs. Notre objectif est de documenter la répartition, la densité, l’association de l’habitat et les tendances démographiques des oiseaux terrestres qui se reproduisent dans les régions éloignées. Mais en février, il n’y a pas d’oiseaux migrateurs dans le nord du Canada. Alors, comment recueillir les données qui sont nécessaires pour remplir notre mandat de protection de ces oiseaux? Eh bien, grâce à l’utilisation d’une nouvelle technologie… et un peu de patience.

Figure 1 : Le personnel du SCF se prépare à déployer des UEA le long de la route d’hiver entre Tibbitt et Contwoyto.

Nous savons que de nombreuses espèces d’oiseaux terrestres sont en déclin en Amérique du Nord, même si nous ne connaissons pas l’état exact ni la tendance de nombreuses espèces boréales du Nord. Le Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord constitue la principale source d’informations au sujet des populations d’oiseaux terrestres, mais ce programme de surveillance utilisant les routes reste limité dans les régions boréales du Nord; le réseau routier n’est simplement pas assez développé. Pour tenter de trouver une solution à cette importante lacune, nous avons lancé un programme de terrain hivernal pour évaluer les avantages et les inconvénients de l’intégration d’unités d’enregistrement autonomes (UEA) au programme de surveillance du Service canadien de la faune afin d’étendre la couverture géographique de manière rentable.

Les UEA sont de petits dispositifs qui enregistrent des sons – nous recherchons des chants d’oiseaux – et offrent de nombreux avantages par rapport aux relevés traditionnels des oiseaux menés par les êtres humains (vérifié par Shonfield et Bayne 2017; voir Pankratz et coll., 2017). Par exemple, une grande quantité de données peut être collectée dans un même poste d’échantillonnage, les UEA peuvent être déployées là où elles répondent le mieux aux besoins de sécurité, et le travail réalisé sur le terrain ne dépend pas des conditions météorologiques. Plus important encore, ces appareils peuvent être préprogrammés pour que les enregistrements se fassent à des jours précis et pour certaines heures. Nous avons donc décidé de tester cette technologie en déployant des UEA au cours de l’hiver, lorsque de vastes zones de la région Nord sont accessibles par les routes d’hiver (Fig. 2). Les UEA étaient préprogrammées pour enregistrer les données acoustiques seulement au cours de la saison de reproduction suivante, lorsque les oiseaux migrateurs retournent dans la région boréale. Nous avions pensé qu’il s’agissait d’une solution prometteuse par rapport au dispendieux programme de relevé traditionnel fait en hélicoptère. Toutefois, nous ne savions pas si les UEA seraient en mesure de résister au dur hiver boréal, pendant lequel les températures peuvent atteindre les -50 °C, et « se réveiller » à temps pour lancer l’enregistrement pendant la saison de reproduction.

Figure 2 : Carte des routes d’hiver des Territoires du Nord-Ouest.

Au cours de l’hiver, l’accès aux Territoires du Nord-Ouest est pratiquement doublé puisque les routes d’hiver sont entretenues par la plupart des communautés du Nord. Nous avons lancé notre programme en 2015 en installant 10 unités pour en évaluer la durabilité. Depuis, nous en avons déployé un grand nombre (de 100 à 175 par route) le long des routes du territoire (sur les routes d’hiver de la vallée du Mackenzie et de Sambaa K’a). Les résultats préliminaires obtenus sur les routes d’hiver entre Tibbitt et Contwoyto et dans la vallée du Mackenzie suggèrent que ce programme de surveillance pourrait fournir des estimations fiables des tendances pour de nombreuses espèces qui sont actuellement mal surveillées au Canada (Fig. 3).

Ce type d’études comporte plusieurs étapes, mais nous cherchons principalement à augmenter la couverture du territoire par des déploiements sur les routes hivernales et les sentiers de motoneige qui restent et par un programme communautaire de surveillance des oiseaux terrestres, le Programme de gardiens autochtones par exemple. Nous croyons que les nouvelles technologies offrent des moyens efficaces de collecter des données dans les régions éloignées, ce qui nous permettrait de mieux comprendre l’état et les tendances des oiseaux terrestres qui se reproduisent dans les régions boréales des Territoires du Nord-Ouest.

Remerciements : Merci au peuple Déné du Sahtu de lac Colville Lake, Fort Good Hope, Norman Wells, Tulita et Deline; au peuple Déné de Dehcho de Wrigley, de Fort Simpson et de Sambaa K’e; au peuple Déné d’Akaitcho de Yellowknife, de Dettah et de Lutselk’e pour l’accès qu’ils nous ont donné à leur territoire afin de pouvoir mener cette étude. Merci aussi à la coentreprise Tibbitt-Route d’hiver Contwoyto, à RTL Construction et au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (ministères de l’Infrastructure et de l’Environnement et des Ressources naturelles) pour leur soutien logistique durant la période de 2015 à 2017.

Assistants et assistantes sur le terrain : Emily Upham-Mills, Michelle Knaggs, Logan McLeod, Jesse Pakkala, Paul Woodard, Kristina Hick, Ron Doctor, Mabel Tatchinron, Louisette Laferty, Jessica Jumbo, Jada Lamalice et Tamara Deneyoua-Nahanni.

Figure 3 : Dans le sens horaire, à partir d’en haut à gauche – Bruant hudsonien (photo : Jim Richards); Bruant à face noire (photo : Jim Robinson); Grive à joues grises (photo : Mark Peck); Bruant à couronne blanche (photo : Jim Richards); Paruline rayée (photo : Jim Robinson).